L'écart entre les taux français et les taux allemands (la référence pour la zone euro) a commencé à se creuser et la prime d'assurance contre un défaut de l'Etat français sur sa dette (les fameux CDS) a nettement augmenté. Si la perte de confiance des investisseurs envers la stabilité financière de la France reste modeste, le signal est tout de même inquiétant.
Pour fonctionner au quotidien et financer son déficit, l'Etat doit recourir aux marchés financiers. Pour obtenir de l'argent frais, la dette française doit être achetée par des investisseurs, majoritairement étrangers. Il faut donc contrer leur pessimisme croissant en donnant des gages. Ce qui se traduit soit par des mesures d'austérité, soit par des recettes supplémentaires, soit par les deux.
Ceci ne va pas sans poser des problèmes importants pour la Corse. Le secteur public représente 30 % de la richesse produite dans l'île en 2009. Plus largement, les transferts publics ont représenté en 2003 (dernière année où une estimation* est disponible) près de 3 milliards d'euros. La majorité profite aux ménages à travers les retraites et les prestations sociales. En second se trouvent les transferts de recettes au bénéfice des collectivités locales.
Dans le premier cas, même si les premières actions sur les dépenses prévues par le gouvernement semblent éviter les allocations sociales, rien n'assure que cela va durer. A travers ces transferts, la consommation - première contributrice à la croissance en Corse - est menacée. De plus, en Corse, les transferts sociaux ont amorti les écarts de revenus dans l'île. Si ce coussin est progressivement grignoté, alors la tendance observée sur les deux dernières décennies à l'augmentation de la pauvreté et des inégalités va s'accélérer.
La suite à lire ce mois dans Corsica.
En guise de complément à cet article, on notera que l'actualité a été marquée par un rapport sur les niches fiscales particulièrement saignant pour celles de la Corse. Le rapport donne un score de 0 à toutes les niches corses (inefficaces).
Le problème est que ces scores ont l'air arbitraires. La méthodologie choisie semble être une approche surtout théorique. L'évaluation ne semble pas se baser sur des approches analytiques ou économétriques pour juger si les objectif des niches sont atteints et leur impacts.
Pour les réfactions de TVA c'est sans doute suffisant mais pour d'autres niches, on ne peut juger de leur efficience sans rentrer dans le détail. De surcroît, aucune précision n'est donnée concernant l'impact négatif de la suppression des niches (suppression réfaction TVA = 180 millions € de plus à payer pour le consommateur = contraction de la consommation = récession en Corse).
Les spécificités locales, une analyse du fonctionnement de la niche (utilisation effective et effets induits) ou
encore une estimation de l'impact macroéconomique ne sont pas abordés. Ce n'est pas étonnant car le comité n'avait sans doute pas 2 à 3 mois à consacrer à chaque niche corse.
Mais, ceci illustre bien la position fragile de la Corse dans le contexte actuel.
Pour fonctionner au quotidien et financer son déficit, l'Etat doit recourir aux marchés financiers. Pour obtenir de l'argent frais, la dette française doit être achetée par des investisseurs, majoritairement étrangers. Il faut donc contrer leur pessimisme croissant en donnant des gages. Ce qui se traduit soit par des mesures d'austérité, soit par des recettes supplémentaires, soit par les deux.
Ceci ne va pas sans poser des problèmes importants pour la Corse. Le secteur public représente 30 % de la richesse produite dans l'île en 2009. Plus largement, les transferts publics ont représenté en 2003 (dernière année où une estimation* est disponible) près de 3 milliards d'euros. La majorité profite aux ménages à travers les retraites et les prestations sociales. En second se trouvent les transferts de recettes au bénéfice des collectivités locales.
Dans le premier cas, même si les premières actions sur les dépenses prévues par le gouvernement semblent éviter les allocations sociales, rien n'assure que cela va durer. A travers ces transferts, la consommation - première contributrice à la croissance en Corse - est menacée. De plus, en Corse, les transferts sociaux ont amorti les écarts de revenus dans l'île. Si ce coussin est progressivement grignoté, alors la tendance observée sur les deux dernières décennies à l'augmentation de la pauvreté et des inégalités va s'accélérer.
La suite à lire ce mois dans Corsica.
En guise de complément à cet article, on notera que l'actualité a été marquée par un rapport sur les niches fiscales particulièrement saignant pour celles de la Corse. Le rapport donne un score de 0 à toutes les niches corses (inefficaces).
Le problème est que ces scores ont l'air arbitraires. La méthodologie choisie semble être une approche surtout théorique. L'évaluation ne semble pas se baser sur des approches analytiques ou économétriques pour juger si les objectif des niches sont atteints et leur impacts.
Pour les réfactions de TVA c'est sans doute suffisant mais pour d'autres niches, on ne peut juger de leur efficience sans rentrer dans le détail. De surcroît, aucune précision n'est donnée concernant l'impact négatif de la suppression des niches (suppression réfaction TVA = 180 millions € de plus à payer pour le consommateur = contraction de la consommation = récession en Corse).
Les spécificités locales, une analyse du fonctionnement de la niche (utilisation effective et effets induits) ou
encore une estimation de l'impact macroéconomique ne sont pas abordés. Ce n'est pas étonnant car le comité n'avait sans doute pas 2 à 3 mois à consacrer à chaque niche corse.
Mais, ceci illustre bien la position fragile de la Corse dans le contexte actuel.