La semaine dernière, l’Insee a publié ses projections de population active au niveau régional. D’ici à 2030, la Corse devrait traverser une période de croissance soutenue, le nombre de personnes actives (avec un emploi ou sans emploi) progressant de 0,5 % par an en moyenne (+10,2 % au final entre 2010 et 2030). Ceci place l’île est 7e position au niveau national, derrière le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Rhône-Alpes, Bretagne et Aquitaine (entre +10,5 % et +15,8 %).
L’intérêt de ce résultat est que la progression de la population active est d’une importance centrale dans les perspectives économiques. Avec la croissance de la productivité du travail et le progrès technique (productivité totale des facteurs), cette progression rentre en compte dans le calcul de la croissance d’équilibre à long terme. Un résultat solide du côté de la population active est donc une bonne nouvelle.
Mais ce n’est qu’une illusion.
Premièrement, en suivant les projections de l’Insee, la population active en Corse va stagner à la fin de la période (à partir de 2025). La progression sera donc de 0,8 % par an en moyenne sur la décennie en cours (2010-2020) puis de seulement +0,2 % sur 2020-2030. De plus, il faut tenir compte des gains quasi-nul pour la productivité du travail dans l’île (+0,5 % par an en moyenne sur la dernière décennie) et pour la productivité totale des facteurs (idem en première estimation). Ceci se traduit donc par un potentiel de croissance passant d’environ 2 % sur la décennie en cours à près de 1 % sur la prochaine décennie. Non seulement ceci acte une baisse importante du potentiel sur le moyen terme mais illustre aussi sa réduction à pas grand-chose à long terme.
Deuxièmement, seul le maintien d’un flux migratoire important (le plus important de France) permettra de compenser le vieillissement de la population active en Corse. On ne comptera en 2030 que 4,4 actifs pour un retraité en dans l’île contre 6,1 au niveau national. Le vieillissement rapide va entraîner la stagnation sur la prochaine décennie. Si l’on prolonge au-delà de 2030, la population active diminuera, même avec un flux migratoire conséquent.
Enfin, les projections de l’Insee concernant le taux d’activité sont peu fiables (part des actifs dans la population en âge de travailler). En Corse, la situation s’est améliorée au cours des années 2000 (66,6 % en 2008 contre 62 % en 1999). L’Insee table sur une poursuite de ce mouvement (et une augmentation du taux chez les seniors). C’est trop optimiste. D’une part, parce que cela ferait passer le taux à près de 80 % en 2030, soit un niveau observé uniquement dans une poignée de pays (scandinaves en général). D’autre part, la baisse de la croissance potentielle s’accompagnera par moins de créations d’emplois. Il y a donc des incohérences dans ces projections.
Il ressort de tout ça deux choses : le choc du vieillissement sera violent et ne pourra pas être compenser que par l’immigration ; un choc au niveau de la productivité est nécessaire sinon la croissance en Corse sera réduite à la portion congrue.
L’intérêt de ce résultat est que la progression de la population active est d’une importance centrale dans les perspectives économiques. Avec la croissance de la productivité du travail et le progrès technique (productivité totale des facteurs), cette progression rentre en compte dans le calcul de la croissance d’équilibre à long terme. Un résultat solide du côté de la population active est donc une bonne nouvelle.
Mais ce n’est qu’une illusion.
Premièrement, en suivant les projections de l’Insee, la population active en Corse va stagner à la fin de la période (à partir de 2025). La progression sera donc de 0,8 % par an en moyenne sur la décennie en cours (2010-2020) puis de seulement +0,2 % sur 2020-2030. De plus, il faut tenir compte des gains quasi-nul pour la productivité du travail dans l’île (+0,5 % par an en moyenne sur la dernière décennie) et pour la productivité totale des facteurs (idem en première estimation). Ceci se traduit donc par un potentiel de croissance passant d’environ 2 % sur la décennie en cours à près de 1 % sur la prochaine décennie. Non seulement ceci acte une baisse importante du potentiel sur le moyen terme mais illustre aussi sa réduction à pas grand-chose à long terme.
Deuxièmement, seul le maintien d’un flux migratoire important (le plus important de France) permettra de compenser le vieillissement de la population active en Corse. On ne comptera en 2030 que 4,4 actifs pour un retraité en dans l’île contre 6,1 au niveau national. Le vieillissement rapide va entraîner la stagnation sur la prochaine décennie. Si l’on prolonge au-delà de 2030, la population active diminuera, même avec un flux migratoire conséquent.
Enfin, les projections de l’Insee concernant le taux d’activité sont peu fiables (part des actifs dans la population en âge de travailler). En Corse, la situation s’est améliorée au cours des années 2000 (66,6 % en 2008 contre 62 % en 1999). L’Insee table sur une poursuite de ce mouvement (et une augmentation du taux chez les seniors). C’est trop optimiste. D’une part, parce que cela ferait passer le taux à près de 80 % en 2030, soit un niveau observé uniquement dans une poignée de pays (scandinaves en général). D’autre part, la baisse de la croissance potentielle s’accompagnera par moins de créations d’emplois. Il y a donc des incohérences dans ces projections.
Il ressort de tout ça deux choses : le choc du vieillissement sera violent et ne pourra pas être compenser que par l’immigration ; un choc au niveau de la productivité est nécessaire sinon la croissance en Corse sera réduite à la portion congrue.