par Guillaume Guidoni
Corse-Economie
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Très mauvais résultats sur le front du chômage en septembre




Très mauvais résultats sur le front du chômage en septembre
Aggravation de la hausse du nombre de chômeurs en septembre

Ainsi, Selon la Dares, en septembre 2009, on a compté :
• 11 510 chômeurs, soit une hausse de 14,5 % sur un an, contre +12,6 % en août. Ceci représente 1 460 chômeurs de plus par rapport à septembre 2008. Cela fait désormais un an que le nombre de chômeurs augmente en variation annuelle ;
• 2 520 chômeurs de longue durée (+ de 1 an), soit une hausse de 15,6 % sur un an. En août, la hausse était de 12,4 % ;
• 2 000 chômeurs de - de 25 ans, soit une hausse de 19,8 %, après +16,7 %.

Alors que les chiffres d’août avaient marqué un (très) léger mieux, avec une hausse du chômage stabilisé par rapport aux mois précédents, la publication pour septembre renverse ce mouvement. La hausse flirte désormais avec les niveaux record de 1996, à une époque où la situation économique de l’île était pour le moins exécrable. Tous les publics sont touchés (cf. graphique pour les jeunes et les longues durées). Si l’on ne regarde que la catégorie A, soit le noyau dur du chômage, la hausse passe de +13,2 % à +15 %.

Ainsi, alors qu’au niveau national la hausse ne connaît plus une nette accélération depuis mai 2009 (+20,8 % en septembre ; +18,1 % en mai), la Corse suit une trajectoire plus marquée (+10,3 % en mai). Si la hausse du chômage reste encore plus faible qu’au niveau national, l’écart se comble au fil des mois.


Très mauvais résultats sur le front du chômage en septembre
Rechute pour les offres d’emplois

Les offres d’emplois rechutent. Elles baissent de 7,3 % pour les offres totales (cumul sur 6 mois) et de 6,8 % pour les offres durables. Malgré cette dégradation, on reste quand même éloigné de la chute du premier semestre (autour de -13 % pour le total ; -20 % pour les offres durables).

En perspective

Ces résultats sont-ils en contradiction avec les signaux plus positifs de la Banque de France et de l’ACOSS ? Pas vraiment. Il faut bien voir que l’on peut avoir un marché du travail qui continue à créer des emplois et une hausse du chômage. Il suffit pour cela que la population active augmente plus vite que le nombre d’emplois. En Corse, la croissance annuelle moyenne de la population active entre 1999 et 2006 a été de 2,7 %. En considérant que le secteur public ne crée quasiment plus d’emplois (vrai depuis 2004), il faut donc un rythme de création d’emplois salariés privés proches de 3 % pour pouvoir faire baisser le nombre de chômeurs. C’est ce qu’on avait en Corse de 2006 à 2008 et le premier graphique montre bien une nette baisse du chômage ces années là.

Actuellement, même si il y a eu une reprise économique depuis le 2e trimestre (cf. indicateur d’activité), les enquêtes citées montrent que les créations d’emplois privés resteraient autour de +2 % (+2,3 % au 2e trimestre).

Par conséquent, nous conservons notre jugement sur la trajectoire du chômage en Corse. Le taux de chômage pourrait atteindre 9 % fin 2009 (8,3 % au 2e trimestre). La tendance actuelle ne devrait pas s’infléchir avant le printemps 2010. Seule une forte reprise pourra changer la donne, ce qui semble peu réaliste.

NB : du fait de la forte saisonnalité du marché du travail en Corse, pour bien apprécier la tendance, il faut regarder les données en variation sur un an. Les variations mensuelles ne sont pas pertinentes.

Les données dans les graphiques et les commentaires font référence aux catégories ABC et les pourcentages représentent l’évolution par rapport à la même période de l’année 2008. Cette définition est préférée à celle de la catégorie A (à la recherche d’emploi sans activité réduite) car elle permet de mesurer les chômeurs effectivement en concurrence sur le marché du travail (personne astreint à la recherche active d’emploi).


Mardi 27 Octobre 2009
Guillaume Guidoni