L'« économie résidentielle » est un modèle voué à l'échec. Cette idée, jugée parfois excessive ou infondée, sort renforcée des derniers développements de l'actualité.
Ce modèle se focalise sur le diptyque « consommation-immobilier » à la fois dans le secteur privé (construction, distribution, tourisme) et dans le secteur public (emplois publics, exemptions fiscales, dépenses d’infrastructures). Il nécessite de trouver des sources sans cesse croissante de fonds extérieurs (transferts, financement...) pour alimenter son expansion.
Ce modèle est celui de la Corse et actuellement un travail de sape progressif touche les uns après les autres les transferts dont bénéficie l'île. Cette somme de coupes fragilise en profondeur les grands équilibres économiques insulaires. Prenons quelques exemples.
Le pilier construction est entré dans une phase particulièrement négative, qui va s’accentuant. Stocks d’invendus de promoteurs historiquement hauts, mises en chantiers en repli rapide, crédit moins abondant, marché immobiliers à prix élevés, demande extérieure atone et fiscalité de moins en moins favorable en sont les preuves. Sans tabler sur une crise « à l’espagnole », le cocktail est mauvais.
D’ailleurs, il faut noter que l’emploi salarié dans le secteur privé en Corse a reculé de 0,5 % par rapport au trimestre précédent sur dernier trimestre de 2012. Un tel recul est inédit depuis que la série existe (1997) et dépasse largement le trou d’air de 2009 (-0,2 % au 3e trimestre). Sur l’ensemble de l’année 2012, l’emploi dans le privé n’a progressé que de 1 % (cf. graphique ci-dessous qui est variation sur un an), la plus mauvaise performance enregistrée depuis la récession corse de la première partie des années 90. On est loin des 2 ½ % de progression nécessaire pour faire baisser durablement le chômage. Seule une très bonne saison touristique permettrait d'éviter une contraction de l'emploi en 2013.
Ce modèle se focalise sur le diptyque « consommation-immobilier » à la fois dans le secteur privé (construction, distribution, tourisme) et dans le secteur public (emplois publics, exemptions fiscales, dépenses d’infrastructures). Il nécessite de trouver des sources sans cesse croissante de fonds extérieurs (transferts, financement...) pour alimenter son expansion.
Ce modèle est celui de la Corse et actuellement un travail de sape progressif touche les uns après les autres les transferts dont bénéficie l'île. Cette somme de coupes fragilise en profondeur les grands équilibres économiques insulaires. Prenons quelques exemples.
Le pilier construction est entré dans une phase particulièrement négative, qui va s’accentuant. Stocks d’invendus de promoteurs historiquement hauts, mises en chantiers en repli rapide, crédit moins abondant, marché immobiliers à prix élevés, demande extérieure atone et fiscalité de moins en moins favorable en sont les preuves. Sans tabler sur une crise « à l’espagnole », le cocktail est mauvais.
D’ailleurs, il faut noter que l’emploi salarié dans le secteur privé en Corse a reculé de 0,5 % par rapport au trimestre précédent sur dernier trimestre de 2012. Un tel recul est inédit depuis que la série existe (1997) et dépasse largement le trou d’air de 2009 (-0,2 % au 3e trimestre). Sur l’ensemble de l’année 2012, l’emploi dans le privé n’a progressé que de 1 % (cf. graphique ci-dessous qui est variation sur un an), la plus mauvaise performance enregistrée depuis la récession corse de la première partie des années 90. On est loin des 2 ½ % de progression nécessaire pour faire baisser durablement le chômage. Seule une très bonne saison touristique permettrait d'éviter une contraction de l'emploi en 2013.
Au niveau des transferts à destination des ménages, il est désormais acté que les retraités du secteur privé vont perdre en pouvoir d’achat tandis que les actifs et les entreprises verront les cotisations s’alourdir (perdant eux aussi en pouvoir d’achat et en capacité d’investissement). Comme l’ensemble du système de retraite français est insolvable à moyen terme sans réforme importante, il y a fort à parier que ce qui a été fait pour l’AGIRC/ARCCO soit aussi mis en place au niveau de la retraite de base ainsi qu'à celle des fonctionnaires.
Les retraites versées en Corse pèsent 28 % des revenus perçus dans l'île, importance qui va encore s'accentuer dans les années à venir. Cette part du revenu disponible progressant désormais moins vite que l’inflation, voilà une force récessive (croissance = augmentation d’une année sur l’autre une fois enlevée l’inflation) puissante qui se met en place. D'autant plus que la modération salariale ne permettra pas non plus aux salariés d'enregistrer des gains substantiels de pouvoir d'achat.
Le secteur public va subir un choc récessif, cette fois via la baisse et/ou le gel des dotations nationales et européennes, principales sources de recettes pour les collectivités locales. Ceci implique moins d’emplois publics et une capacité réduite pour l’investissement.
Or, le secteur public pèse 30 % du PIB et a été la source du quart de la croissance de l’île sur la dernière décennie. Le PEI 3e version permettra de limiter la pression récessive mais pas de la compenser.
Bien loin d’être protégée de la crise par le poids des administrations et l’importance des transferts qu’elle reçoit, l’île est en première ligne.
En Corse, une crise brutale est exclue mais l'on se dirige vers un décrochage progressif du niveau de vie des habitants via une érosion de leur pouvoir d'achat et des transferts.
Pour le contrer, la Corse doit réinventer son modèle sans casser ce qui existe déjà. Des moyens financiers conséquents doivent être dégagés pour développer des secteurs capables de générer de la croissance à moyen terme en augmentant très significativement les aides aux entreprises « Internet » mais aussi aux quelques entreprises industrielles et même à certains secteurs traditionnels (innovation et gains de productivité).
Pour réellement changer la donne, il faudrait injecter 100 millions d’euros par an dans ces politiques. Ceci doit s’accompagner d’un soutien aux pôles économiques historiques du secteur privé, pour les aider à rester performants (tourisme) ou à gérer la décroissance (construction).
Face à l’enjeu, largement au-dessus des capacité financières actuelles des collectivités locales corses, une réforme fiscale et institutionnelle devient urgente afin de dégager des ressources nouvelles, des économies de fonctionnement mais aussi pour alléger les contraintes imposées par l’Etat (baisse ou gel des dotations, réglementations).
Les retraites versées en Corse pèsent 28 % des revenus perçus dans l'île, importance qui va encore s'accentuer dans les années à venir. Cette part du revenu disponible progressant désormais moins vite que l’inflation, voilà une force récessive (croissance = augmentation d’une année sur l’autre une fois enlevée l’inflation) puissante qui se met en place. D'autant plus que la modération salariale ne permettra pas non plus aux salariés d'enregistrer des gains substantiels de pouvoir d'achat.
Le secteur public va subir un choc récessif, cette fois via la baisse et/ou le gel des dotations nationales et européennes, principales sources de recettes pour les collectivités locales. Ceci implique moins d’emplois publics et une capacité réduite pour l’investissement.
Or, le secteur public pèse 30 % du PIB et a été la source du quart de la croissance de l’île sur la dernière décennie. Le PEI 3e version permettra de limiter la pression récessive mais pas de la compenser.
Bien loin d’être protégée de la crise par le poids des administrations et l’importance des transferts qu’elle reçoit, l’île est en première ligne.
En Corse, une crise brutale est exclue mais l'on se dirige vers un décrochage progressif du niveau de vie des habitants via une érosion de leur pouvoir d'achat et des transferts.
Pour le contrer, la Corse doit réinventer son modèle sans casser ce qui existe déjà. Des moyens financiers conséquents doivent être dégagés pour développer des secteurs capables de générer de la croissance à moyen terme en augmentant très significativement les aides aux entreprises « Internet » mais aussi aux quelques entreprises industrielles et même à certains secteurs traditionnels (innovation et gains de productivité).
Pour réellement changer la donne, il faudrait injecter 100 millions d’euros par an dans ces politiques. Ceci doit s’accompagner d’un soutien aux pôles économiques historiques du secteur privé, pour les aider à rester performants (tourisme) ou à gérer la décroissance (construction).
Face à l’enjeu, largement au-dessus des capacité financières actuelles des collectivités locales corses, une réforme fiscale et institutionnelle devient urgente afin de dégager des ressources nouvelles, des économies de fonctionnement mais aussi pour alléger les contraintes imposées par l’Etat (baisse ou gel des dotations, réglementations).