Chômage, pas encore d’amélioration




La hausse du nombre de chômeur en léger repli

Selon la Dares, en janvier 2010, on a compté :
• 15 850 chômeurs (cat. ABC), soit une hausse de 19,1 % sur un an, contre +21 % en décembre. Ceci représente 2 500 chômeurs de plus par rapport à l’année dernière ;
• 2 820 chômeurs de longue durée (+ de 1 an), soit une hausse de 25,9 % sur un an (+21,4 % au mois précédent) ;
• 2 480 chômeurs de - de 25 ans, soit une hausse de 25,9 % après +26,6 %.

Après les progressions record du mois de décembre pour le total et pour les jeunes, un léger ralentissement est observé en janvier. Toutefois, au vu de niveau atteint et de la volatilité habituelle de la série, il convient de ne pas sur-interpréter ce repli. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le graphique ci-dessus, la baisse étant à peine visible pour les - de 25 ans. En revanche, pour les chômeurs de longue durée, la situation s’est un peu plus dégradée.

Les évolutions sont actuellement bien pires que celles que la Corse avait connu durant les années terribles 1993-1997 (cf. graphique).Désormais, la hausse du nombre de chômeurs en Corse est nettement supérieure celle enregistrée au niveau national (hors DOM), que ce soit pour les catégories A,B et C (19,1 % contre +16,4 %) ou uniquement pour la A (+18,4 % contre +16,6 %), soit les chômeurs sans activité réduite et immédiatement disponible.

A noter que le public des + de 50 ans est aussi fortement touché, avec une hausse de +26,1 % pour le nombre de chômeur de cette classe d’âge en un an (+21 % au plan national).

Rechute pour les offres d’emploi

Concernant les offres d’emploi, malgré les bons résultats enregistrés par les offres dites durables (contrat de plus de 1 mois), le total n’arrive pas à revenir en territoire positif. Ainsi, les offres durables (cumul 6 mois) progressent vigoureusement en janvier (+14,5 % sur un an, après +8,9 % en décembre) tandis que le total baisse de 4 %. Au vu des évolutions historiques, les offres durables ne sont pas un bon indicateur de tendance, par conséquent tant que les offres d’emploi totales ne seront pas aussi revenues pendant plusieurs mois en variation positive, il ne faut pas s’attendre à une amélioration notable sur le marché du travail.

Le sud particulièrement touché

Au niveau des départements, la Corse-du-Sud continue de se trouver dans une situation plus dégradée par rapport à la Haute Corse, avec un nombre de chômeurs en hausse de +21 % contre +18 %. C’est encore plus frappant pour les offres d’emplois, avec -17 % au sud et +8,5 % au nord.

En perspectives

Le résultat de janvier est pleinement conforme à notre « scénario » pour 2010. Le taux de chômage pourrait dépasser 9 % début 2010 (8,3 % au 3e trimestre, mais nous attendons des révisions à la hausse dans les prochaines publications). Il ne faut pas s’attendre à du mieux avant l’été (hausse tombant sous les 10 %). Seule une reprise forte dès début 2010 du côté de la construction pourrait faire basculer le marché plus rapidement. Ceci nous paraît peu réaliste, mais le second semestre devrait être plus porteur (cf. article d’aujourd’hui).

NB : du fait de la forte saisonnalité du marché du travail en Corse, pour bien apprécier la tendance, il faut regarder les données en variation sur un an. Les variations mensuelles ne sont pas pertinentes.

Les données dans les graphiques et les commentaires font références aux catégories ABC et les pourcentages représentent l’évolution par rapport à la même période de l’année 2008. Cette définition est préférée à celle de la catégorie A (à la recherche d’emploi sans activité réduite) car elle permet de mesurer les chômeurs effectivement en concurrence sur le marché du travail (personne astreint à la recherche active d’emploi).


Vendredi 26 Février 2010
Guillaume Guidoni