Forte hausse des allocataires des minima sociaux corses fin 2009


Forte hausse des bénéficiaires des minima sociaux corses. Une conséquence de la dégradation du marché du travail depuis plus d’un an.



Le nombre de bénéficiaire du RSA progresse rapidement

Après le remplacement du RMI et de l’Allocation Parent Isolé (API) par le RSA au 2e trimestre de cette année, la lecture de l’évolution des chiffres des minima sociaux s’en est trouvée perturbée le RSA ayant un « public » plus large que le RMI+API. Désormais, avec deux trimestres de visibilité, le nuage se dissipe. Et le résultat n’est pas très réjouissant. En effet, au 4e trimestre, le nombre de bénéficiaire du RSA a progressé de 5,1 % par rapport au trimestre précédent, à 6 924 personnes (en fait 6 913 RSA plus un reliquat de 11 personnes pour le RMI et l’API), contre 6 591 précédemment. Il s’agit de la deuxième hausse à périmètre constant, après +5,2 % au troisième trimestre.

Pour les départements, on compte 2 856 allocataires du RSA en Corse-du-Sud et 4 068 en Haute-Corse, soit respectivement +4,6 % et +5,4 % sur le trimestre.

Une hausse liée à la dégradation du marché du travail

Cette hausse s’explique à la fois par l’augmentation du nombre de personne ne touchant que le RSA (RSA seul) et par celui touchant à la fois le RSA et un revenu d’activité. Plusieurs explications peuvent être avancées concernant ce mouvement de hausse marquée.

D’une part, le marché du travail s’est fortement dégradé durant l’année 2009. Notamment, le nombre de chômeur de longue durée est en forte hausse et ceci finit par se traduire dans les minima sociaux lorsque ces chômeurs arrivent en fin de droit.

D’autre part, le RSA touche une part de la population plus importante que les précédents minima. La fragilisation de l’emploi depuis maintenant 1 an et demi a amené vers le dispositif des personnes qui n’aurait pas auparavant été intégré dans le RMI (possibilité de cumuler RSA + salaire).

En perspectives

Avec près de 6 % de sa population active dans une situation de précarité, la Corse est l’une des régions les plus en difficulté de France. Ceci est en ligne avec les données 2007 sur la pauvreté en Corse (rappel : 20,4 % des ménages sous le seuil, moyenne nationale : 13,4 %).

L’augmentation du nombre de RSA se poursuivra (en regardant à travers la saisonnalité) car le marché du travail va rester très dégradé et les chômeurs en fin de droits plus nombreux. D’ailleurs en ajoutant les allocataires du RSA qui ne touchent pas de salaire (4 703 au T4 2009) et les chômeurs de longue durée (2 820 en janvier 2010), on arrive à un stock de personne très éloignée de l’emploi particulièrement important. Il va falloir créer beaucoup d’emplois pour réussir à le résorber. Or, ceci semble pour le moins difficile à court terme.

Mardi 9 Mars 2010
Guillaume Guidoni