L'économie résidentielle, un modèle mortifère


Le drame économique et social que connaît la Grèce est sans appel : les modèles économiques basés sur le concept d'« économie résidentielle » sont voués à l'échec. Une leçon qui doit être retenue en Corse où le système en place est encore plus déséquilibré que celui de la Grèce.



Le concept d'économie résidentielle ou présentielle, un temps mis en avant dans le PADDUC première version, peut se résumer à une phrase : "Qu'importe d'où vient l'argent, pourvu qu'on le dépense ici". Le système de création de richesses vise à capter le maximum de revenus privés (résidents, touristes) et publics (prestations sociales, subventions, investissements publics).

Or, si ce modèle est très présent en Méditerranée, il est aussi celui qui a le plus échoué à affronter la crise économique et financière que l'on traverse depuis 2008. La Grèce est la plus touchée, mais le Portugal est lui aussi sous assistance internationale et l'Espagne et l'Italie ne sont pas si loin de gouffre. L'austérité mise en place est brutale mais nécessaire pour éviter d'annihiler l'épargne des ménages, le crédit des entreprises et le système de prestation sociale, générant une crise encore plus profonde.

Le modèle est focalisé sur le diptyque « consommation-immobilier » à la fois dans le secteur privé (construction, distribution, tourisme) et dans le secteur public (emplois publics, exemptions fiscales pléthoriques, infrastructures).

Il implique d'importer des quantités sans cesse croissantes de produits pour répondre aux besoins générés, creusant le déficit commercial et plaçant l'économie sous la dépendance d'une source extérieure de capitaux (marchés financiers, crédits européens ou dans le cas de la Corse transferts publics).

En Corse, une crise « à la grecque » est exclue à court terme. Mais l'heure n'est plus à la procrastination.

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Lundi 12 Mars 2012
Guillaume Guidoni