La fécondité corse est… méditerranéenne
Nous avons abordé hier le modèle méditerranéen de pauvreté. Pour continuer à replacer la Corse dans son ensemble géographique, c’est la question démographique qui sera traitée dans cet article.
Le constat est rapide. Depuis le début des années 90, le nombre d’enfant par femme en âge de procréer est bas en Corse*. Il n’a quasiment pas progressé depuis près de 20 ans, restant proche 1,6 en moyenne. Dans le même temps, au niveau national la tendance est au redressement de la fécondité, avec un indice proche de 2 enfants par femmes depuis 2005.
Le graphique ci-contre illustre bien que sur ce point aussi, la Corse se rapproche plus de ses pairs méditerranéens que de la France continentale. Bien que supérieur, la Corse a une fécondité proche de celle de Chypre, Malte (non représentée ici car série trop courte), l’Italie et l’Espagne. En revanche, l’Islande, avec une population en taille proche de celle de l’île, enregistre les records européens.
Nous avons abordé hier le modèle méditerranéen de pauvreté. Pour continuer à replacer la Corse dans son ensemble géographique, c’est la question démographique qui sera traitée dans cet article.
Le constat est rapide. Depuis le début des années 90, le nombre d’enfant par femme en âge de procréer est bas en Corse*. Il n’a quasiment pas progressé depuis près de 20 ans, restant proche 1,6 en moyenne. Dans le même temps, au niveau national la tendance est au redressement de la fécondité, avec un indice proche de 2 enfants par femmes depuis 2005.
Le graphique ci-contre illustre bien que sur ce point aussi, la Corse se rapproche plus de ses pairs méditerranéens que de la France continentale. Bien que supérieur, la Corse a une fécondité proche de celle de Chypre, Malte (non représentée ici car série trop courte), l’Italie et l’Espagne. En revanche, l’Islande, avec une population en taille proche de celle de l’île, enregistre les records européens.
Cette faible natalité a pour conséquence un solde naturel (excédent des naissances sur les décès) quasiment nul en Corse. Ainsi, en 2008 l’excédent a été de 200 personnes, sur une population de 302 000 habitants (estimation Insee). Comme l’illustre le graphique ci-contre, il est né en 2008 quasiment autant d’enfants qu’au début des années 80, alors que la population était à l’époque de 240 000 habitants.
Une explication a priori plus sociologique qu’économique
Ce décalage entre fécondité française et corse est une bizarrerie. La Corse bénéficie globalement du même système de santé pour assurer le suivi des mères, du même système scolaire, avec prise en charge des très jeunes enfants, et des mêmes prestations sociales à l’enfance. Les naissances hors mariages y sont en proportion aussi nombreuses qu’ailleurs. Il y a peut être des difficultés pour accéder aux crèches dans les grandes villes corses, mais l’explication paraît fragile car ce problème est présent sur tout le territoire national. La pauvreté peut être aussi une explication. Toutefois, le Nord-Pas-de-Calais s’en tire mieux que la Corse en termes de fécondité tout en ayant une situation équivalente pour la pauvreté.
Il n’y a donc pas de causes économiques claires à cet écart Corse-Continent. Il faudrait donc plutôt aborder le sujet sur un plan sociologique et il serait souhaitable qu’une étude soit conduite sur le sujet. En effet, il semble intéressant d’analyser pourquoi les sociétés méditerranéennes sont devenues plus accueillantes pour les personnes âgées que pour les enfants.
* Mesure utilisé ici : indicateur conjoncturel de fécondité. Il est obtenu en faisant la somme des taux de fécondité par âge entre 15 et 49 ans pour une année donnée, en appelant taux de fécondité par âge le rapport entre le nombre de naissances vivantes issues des femmes d'un âge donné à l'effectif moyen des femmes de cet âge. Cet indicateur mesure le nombre moyen d'enfants que des femmes auraient au cours de leur vie si, à tout âge, leur niveau de fécondité restait celui de l'année considérée.
Une explication a priori plus sociologique qu’économique
Ce décalage entre fécondité française et corse est une bizarrerie. La Corse bénéficie globalement du même système de santé pour assurer le suivi des mères, du même système scolaire, avec prise en charge des très jeunes enfants, et des mêmes prestations sociales à l’enfance. Les naissances hors mariages y sont en proportion aussi nombreuses qu’ailleurs. Il y a peut être des difficultés pour accéder aux crèches dans les grandes villes corses, mais l’explication paraît fragile car ce problème est présent sur tout le territoire national. La pauvreté peut être aussi une explication. Toutefois, le Nord-Pas-de-Calais s’en tire mieux que la Corse en termes de fécondité tout en ayant une situation équivalente pour la pauvreté.
Il n’y a donc pas de causes économiques claires à cet écart Corse-Continent. Il faudrait donc plutôt aborder le sujet sur un plan sociologique et il serait souhaitable qu’une étude soit conduite sur le sujet. En effet, il semble intéressant d’analyser pourquoi les sociétés méditerranéennes sont devenues plus accueillantes pour les personnes âgées que pour les enfants.
* Mesure utilisé ici : indicateur conjoncturel de fécondité. Il est obtenu en faisant la somme des taux de fécondité par âge entre 15 et 49 ans pour une année donnée, en appelant taux de fécondité par âge le rapport entre le nombre de naissances vivantes issues des femmes d'un âge donné à l'effectif moyen des femmes de cet âge. Cet indicateur mesure le nombre moyen d'enfants que des femmes auraient au cours de leur vie si, à tout âge, leur niveau de fécondité restait celui de l'année considérée.