Notre chronique économique du mois de juin, publiée dans le magazine Corsica, fait une analyse de la crise en Grèce.
La crise de la dette publique en zone euro est venue rappeler une réalité douloureuse à beaucoup de gouvernements européens.
Néanmoins, c'est en Grèce que le problème a pris toute son ampleur. Et, plus que de savoir comment le pays va désormais faire pour se sortir de l'ornière, ce qui est riche d'enseignement pour la Corse est de savoir comment il est tombé si bas.
Les raisons tiennent à un triptyque destructeur dans lequel se sont enfermées les autorités publiques de ce pays sur les 20 dernières années : complaisance, dissimulation et dépendance.
Les gouvernements grecs successifs depuis le milieu des années quatre-vingt-dix ont fait preuve d'une grande complaisance envers le modèle économique du pays. Le tourisme et la construction furent des piliers de la croissance et l'activité générée dans ces secteurs s'est diffusée à l'ensemble de l'économie. De plus, le secteur public a stimulé l'économie à travers une forte progression des dépenses publiques (+82 % entre 2000 et 2008 alors que le PIB progressait seulement de 75 %). L'État a pu embaucher et maintenir un système de prestations sociales généreux (notamment sur les retraites) car les recettes fiscales ont suivi la forte croissance économique et le déficit était financé à moindre frais (taux d'intérêt bas à la suite de l'entrée dans la zone euro). En même temps, le pays fut peu actif à l'exportation alors qu'il importait en masse. Un modèle finalement assez courant en Méditerranée. Tant que la croissance des deux premiers secteurs était au rendez-vous, pas de problème.
Mais voilà, la crise actuelle a frappé tous les piliers de l'économie grecque. Elle a commencé par faire baisser la fréquentation touristique et éclater la bulle immobilière. Puis, progressivement, il est apparu que l'effondrement des recettes fiscales posait un gros problème, car il fallait trouver de l'argent frais pour financer le déficit mais aussi pour assurer le remboursement des emprunts antérieurs. Les taux des obligations d'État sont alors remontés, ce qui a renchéri le coût de la dette publique, renforçant alors les craintes. La prophétie auto-réalisatrice sur la banqueroute de l'État grec s'est mise en place dès mi-2009. La complaisance envers un modèle économique incapable de se passer de ciment, de touristes et d'emplois publics a semé des vents mauvais....
La crise de la dette publique en zone euro est venue rappeler une réalité douloureuse à beaucoup de gouvernements européens.
Néanmoins, c'est en Grèce que le problème a pris toute son ampleur. Et, plus que de savoir comment le pays va désormais faire pour se sortir de l'ornière, ce qui est riche d'enseignement pour la Corse est de savoir comment il est tombé si bas.
Les raisons tiennent à un triptyque destructeur dans lequel se sont enfermées les autorités publiques de ce pays sur les 20 dernières années : complaisance, dissimulation et dépendance.
Les gouvernements grecs successifs depuis le milieu des années quatre-vingt-dix ont fait preuve d'une grande complaisance envers le modèle économique du pays. Le tourisme et la construction furent des piliers de la croissance et l'activité générée dans ces secteurs s'est diffusée à l'ensemble de l'économie. De plus, le secteur public a stimulé l'économie à travers une forte progression des dépenses publiques (+82 % entre 2000 et 2008 alors que le PIB progressait seulement de 75 %). L'État a pu embaucher et maintenir un système de prestations sociales généreux (notamment sur les retraites) car les recettes fiscales ont suivi la forte croissance économique et le déficit était financé à moindre frais (taux d'intérêt bas à la suite de l'entrée dans la zone euro). En même temps, le pays fut peu actif à l'exportation alors qu'il importait en masse. Un modèle finalement assez courant en Méditerranée. Tant que la croissance des deux premiers secteurs était au rendez-vous, pas de problème.
Mais voilà, la crise actuelle a frappé tous les piliers de l'économie grecque. Elle a commencé par faire baisser la fréquentation touristique et éclater la bulle immobilière. Puis, progressivement, il est apparu que l'effondrement des recettes fiscales posait un gros problème, car il fallait trouver de l'argent frais pour financer le déficit mais aussi pour assurer le remboursement des emprunts antérieurs. Les taux des obligations d'État sont alors remontés, ce qui a renchéri le coût de la dette publique, renforçant alors les craintes. La prophétie auto-réalisatrice sur la banqueroute de l'État grec s'est mise en place dès mi-2009. La complaisance envers un modèle économique incapable de se passer de ciment, de touristes et d'emplois publics a semé des vents mauvais....