Malgré les révisions, une rentabilité agricole en recul
Dans un article de l’année dernière, les comptes régionaux de l’agriculture 2007 laissaient apparaître des résultats catastrophiques en termes de revenus des exploitants agricoles. La dernière parution (comptes 2008) est venue atténuer le diagnostic, sans pour autant en changer les principaux enseignements.
Le recul des bénéfices est finalement moins marqué qu’en première estimation pour l’année 2007. En moyenne, un exploitant (unité de travail non salarié dans le jargon du ministère) corse a gagné 21 980 € (revenu brut). Par rapport à 2006, la baisse n’est plus que de 21 %, contre 50 % précédemment. Si l’on tient compte de la dépréciation du capital (usure des machines, des bâtiments,…), le bénéfice (revenu net) tombe à 10 990 € par exploitant en 2007 (-38 % sur un an), contre 7 720 € en première publication (-53 %). Si la révision est substantielle, les baisses de revenus restent conséquentes.
Les données pour 2008 montrent toujours une dégradation de la rentabilité des exploitations : le revenu brut par exploitant baisse de 6 %, à 20 700 € et le revenu net baisse de 20 % à 8 800 euros par exploitant, au plus bas depuis le début des années 90.
Dans un article de l’année dernière, les comptes régionaux de l’agriculture 2007 laissaient apparaître des résultats catastrophiques en termes de revenus des exploitants agricoles. La dernière parution (comptes 2008) est venue atténuer le diagnostic, sans pour autant en changer les principaux enseignements.
Le recul des bénéfices est finalement moins marqué qu’en première estimation pour l’année 2007. En moyenne, un exploitant (unité de travail non salarié dans le jargon du ministère) corse a gagné 21 980 € (revenu brut). Par rapport à 2006, la baisse n’est plus que de 21 %, contre 50 % précédemment. Si l’on tient compte de la dépréciation du capital (usure des machines, des bâtiments,…), le bénéfice (revenu net) tombe à 10 990 € par exploitant en 2007 (-38 % sur un an), contre 7 720 € en première publication (-53 %). Si la révision est substantielle, les baisses de revenus restent conséquentes.
Les données pour 2008 montrent toujours une dégradation de la rentabilité des exploitations : le revenu brut par exploitant baisse de 6 %, à 20 700 € et le revenu net baisse de 20 % à 8 800 euros par exploitant, au plus bas depuis le début des années 90.
Une situation qui conjugue stagnation de la production et hausse des coûts
Depuis 1990, les niveaux de production agricoles en Corse sont dans l’ensemble très peu dynamiques. Les seules exploitations qui sont sur une tendance à la hausse sont la viticulture (+47 % pour la valeur totale produite entre 1990 et 2008) et l’élevage bovin/veau (+23 %). Les productions de fruit et de lait stagnent. Dans le même temps, les coûts divers supportés par les agriculteurs ont enregistré des hausses très importantes. Ainsi, les charges totales par tête ont augmenté de 148 % entre 1990 et 2008, alors que la production hors subvention n’a cru que de 93 %. Notons que les exploitants ne sont plus que 2 615 en 2008, contre 4 504 en 1990 (-42 %), d’où la hausse de la production par tête.
Les subventions viennent soutenir les comptes des exploitations
L’augmentation des subventions versées (de 21,6 M€ en 1990 à 33,5 M€ au total en 2008) a permis d’atténuer le choc sur la rentabilité. Ainsi, les subventions d’exploitation apportent en 2008, 10 800 euros en moyenne par agriculteur. De plus, spécifiquement pour les activités d’élevages de bétails (bovins et ovins), les subventions à la production ont été de 10,5 M€ en 2008, dont 90 % pour les vaches et veaux. Toutefois, notons que le poste de dépense « alimentation animale » a représenté 28,2 M€ en 2008.
Depuis 1990, les niveaux de production agricoles en Corse sont dans l’ensemble très peu dynamiques. Les seules exploitations qui sont sur une tendance à la hausse sont la viticulture (+47 % pour la valeur totale produite entre 1990 et 2008) et l’élevage bovin/veau (+23 %). Les productions de fruit et de lait stagnent. Dans le même temps, les coûts divers supportés par les agriculteurs ont enregistré des hausses très importantes. Ainsi, les charges totales par tête ont augmenté de 148 % entre 1990 et 2008, alors que la production hors subvention n’a cru que de 93 %. Notons que les exploitants ne sont plus que 2 615 en 2008, contre 4 504 en 1990 (-42 %), d’où la hausse de la production par tête.
Les subventions viennent soutenir les comptes des exploitations
L’augmentation des subventions versées (de 21,6 M€ en 1990 à 33,5 M€ au total en 2008) a permis d’atténuer le choc sur la rentabilité. Ainsi, les subventions d’exploitation apportent en 2008, 10 800 euros en moyenne par agriculteur. De plus, spécifiquement pour les activités d’élevages de bétails (bovins et ovins), les subventions à la production ont été de 10,5 M€ en 2008, dont 90 % pour les vaches et veaux. Toutefois, notons que le poste de dépense « alimentation animale » a représenté 28,2 M€ en 2008.
Au final, une situation qui ne permet plus un développement sans endettement lourd ou sans subvention
La perte de rentabilité génère d’abord des pertes de pouvoirs d’achats pour les agriculteurs. Mais le problème va au-delà. En effet, avec 21 000 € par an, outre la consommation du foyer, l’exploitant agricole doit aussi financer son investissement (acquisition/renouvellement de matériel/structure, achat de terrain…). Par conséquent, les agriculteurs corses n’ont pas de capacité d’autofinancement. Ceci rend nécessaire le recourt à l’endettement ou à la subvention pour financer des projets. Il semble que cela soit globalement difficile. Notons que les charges d’intérêts sont passées de 3 M€ par exploitant et par an en 1990 à moins de 1 million en 2008.
Or, sans investissement, pas de développement de l’exploitation, de mises aux normes ni de modernisation de l’appareil de production (exemple : nouvelle machine à traire…). De même, au vu de sa faible rentabilité, le métier en devient moins attractif, alors même que 75 % des exploitants partiront à la retraire dans les 20 ans qui viennent. Au final, les résultats restent toujours aussi inquiétants concernant la solidité économique de l’agriculture corse et, au-delà, l’avenir de ce secteur.
La perte de rentabilité génère d’abord des pertes de pouvoirs d’achats pour les agriculteurs. Mais le problème va au-delà. En effet, avec 21 000 € par an, outre la consommation du foyer, l’exploitant agricole doit aussi financer son investissement (acquisition/renouvellement de matériel/structure, achat de terrain…). Par conséquent, les agriculteurs corses n’ont pas de capacité d’autofinancement. Ceci rend nécessaire le recourt à l’endettement ou à la subvention pour financer des projets. Il semble que cela soit globalement difficile. Notons que les charges d’intérêts sont passées de 3 M€ par exploitant et par an en 1990 à moins de 1 million en 2008.
Or, sans investissement, pas de développement de l’exploitation, de mises aux normes ni de modernisation de l’appareil de production (exemple : nouvelle machine à traire…). De même, au vu de sa faible rentabilité, le métier en devient moins attractif, alors même que 75 % des exploitants partiront à la retraire dans les 20 ans qui viennent. Au final, les résultats restent toujours aussi inquiétants concernant la solidité économique de l’agriculture corse et, au-delà, l’avenir de ce secteur.