Le calcul du PIB n’est fait que sous un seul angle en Corse
Le Produit Intérieur Brut (PIB) d’une économie IB peut être calculé de 3 façons : par la production (addition des valeurs ajoutées produites et taxes sur la production), par les ressources (addition des salaires distribués, des profits et des taxes) ou par la demande (consommation + investissement + commerce extérieur net). En Corse, seule la première méthode est utilisée par l’Insee. En revanche, c’est la dernière méthode qui est la plus couramment utilisée par les conjoncturistes.
Comme depuis que nous avions fait ce travail en 2008, nous avons récolté un certain nombre de nouvelles données, nous pensons qu’il est utile d’affiner notre estimation du PIB par la demande.
On utilisera ici la décomposition classique PIB = consommation des résidants + consommation touristique + consommation publique + investissement privé + investissement public + solde du commerce extérieur hors tourisme.
Le tourisme est formellement considéré comme une exportation de services. Dans ce qui suit il sera plutôt envisagé sous l’angle de consommation non résidante.
Premier étage : consommation
Selon l’Insee, le revenu disponible brut (RDB) des ménages corse est d’environ 5,1 milliards € (Md€, estimation à partir du revenu disponible moyen). Une partie du RDB est épargnée, une autre consommée. Au niveau national le taux d’épargne était de 15,3 % du RDB. En Corse, la population étant plus pauvre, plus âgée et une structure de prix moins favorables (donc une dépense supérieure à comportement de consommation identique) le taux d’épargne est logiquement plus faible. En l’absence de données précises, on privilégie un taux au environ de 12 % (en lien avec les travaux de Vellutini et Maupertuis). Ceci fait donc une consommation des ménages est donc d’environ 60 % du PIB en valeur en 2005 (PIB : 7,341 Md€). Au niveau national, la consommation des ménages représente 55 % du PIB.
Ensuite, le deuxième poste de consommation privée comptant en Corse est la consommation touristique. Selon les données de l’ATC, en enlevant les dépenses intermédiaires et les dépenses de transport (sauf sur place), on est en 2007 autour de 1,3 Md€. Si ce chiffre n’est pas directement assimilable à une consommation finale (pour des raisons techniques que je ne développerais pas ici), les spécificités de la Corse (peu de tourisme d’affaire notamment) permettent de lever cet obstacle. Ainsi, la consommation touristique a représenté 20 % du PIB. Au niveau national, la consommation des touristes est incluse dans les exportations.
Pour la consommation publique, en passant par les comptes des administrations publiques locales, on peut estimer que ces dernières ont une consommation finale proche de 800 millions €, soit 10 % du PIB. Au niveau national, la consommation administrations représente 23 % du PIB.
Au final, en sommant ces trois postes de consommation, on arrive déjà à un niveau de 90 % du PIB. Notez aussi, la large domination des ménages résidants dans le niveau de consommation.
Deuxième étage : investissement
Pour les investissements, les investissements privés en 2007 ont déjà été abordés récemment. Le montant est de 650 millions d’euros, soit 9 % du PIB. Or, il n’inclut pas tous, notamment les investissements effectués en direct par les ménages (construction de maisons individuelles). Au niveau national, l’investissement privé total représente environ 18 % du PIB. En Corse, une estimation à partir des données sur les entreprises et les mises en chantier serait plutôt sur du 19 % du PIB (1,4 Md€). Pour les administrations publiques, comme une estimation correcte peut être faite via les comptes des collectivités locales, l’État étant un investisseur direct négligeable. Le montant fut cette année là proche de 400 millions €, soit proche de 5 % du PIB (3% au niveau national).
Au total, l’investissement pèse environ 24 % du PIB. Ce montant est proche de notre estimation précédente.
Enfin, une estimation du déficit des échanges pour la Corse
On arrive donc à une somme de la demande intérieure qui pèse 90 + 25 = 114 % du PIB. Par conséquent, comme PIB = demande intérieure + demande extérieure, ceci nous donne le déficit commercial de la Corse, massif avec 15 % du PIB, soit 1 000 millions d’euros d’importations en plus par rapport aux exportations. Ce montant est toutefois revu à la baisse par rapport à notre précédente estimation. Au niveau national, le solde commercial est aussi déficitaire mais de seulement 2 % du PIB.
Au final, cette évaluation, qui n’a d’autre mérite que de donner des ordres de grandeurs, replace les ménages résidants, responsables de 70 % du PIB via leur consommation et investissements, comme les premiers acteurs économiques. Au-delà l’économie de l’île repose en grande partie sur la consommation. En l’absence de secteur exportateur hors du tourisme, cela a pour conséquence logique un déficit des échanges massif, les importations nécessaires pour couvrir les besoins de consommation et d’investissement (matière première, matériels…) dépassant de loin les capacités exportatrices de l’île. Notez que cela n’a pas empêché la Corse de connaître une croissance forte avant-crise.
Le Produit Intérieur Brut (PIB) d’une économie IB peut être calculé de 3 façons : par la production (addition des valeurs ajoutées produites et taxes sur la production), par les ressources (addition des salaires distribués, des profits et des taxes) ou par la demande (consommation + investissement + commerce extérieur net). En Corse, seule la première méthode est utilisée par l’Insee. En revanche, c’est la dernière méthode qui est la plus couramment utilisée par les conjoncturistes.
Comme depuis que nous avions fait ce travail en 2008, nous avons récolté un certain nombre de nouvelles données, nous pensons qu’il est utile d’affiner notre estimation du PIB par la demande.
On utilisera ici la décomposition classique PIB = consommation des résidants + consommation touristique + consommation publique + investissement privé + investissement public + solde du commerce extérieur hors tourisme.
Le tourisme est formellement considéré comme une exportation de services. Dans ce qui suit il sera plutôt envisagé sous l’angle de consommation non résidante.
Premier étage : consommation
Selon l’Insee, le revenu disponible brut (RDB) des ménages corse est d’environ 5,1 milliards € (Md€, estimation à partir du revenu disponible moyen). Une partie du RDB est épargnée, une autre consommée. Au niveau national le taux d’épargne était de 15,3 % du RDB. En Corse, la population étant plus pauvre, plus âgée et une structure de prix moins favorables (donc une dépense supérieure à comportement de consommation identique) le taux d’épargne est logiquement plus faible. En l’absence de données précises, on privilégie un taux au environ de 12 % (en lien avec les travaux de Vellutini et Maupertuis). Ceci fait donc une consommation des ménages est donc d’environ 60 % du PIB en valeur en 2005 (PIB : 7,341 Md€). Au niveau national, la consommation des ménages représente 55 % du PIB.
Ensuite, le deuxième poste de consommation privée comptant en Corse est la consommation touristique. Selon les données de l’ATC, en enlevant les dépenses intermédiaires et les dépenses de transport (sauf sur place), on est en 2007 autour de 1,3 Md€. Si ce chiffre n’est pas directement assimilable à une consommation finale (pour des raisons techniques que je ne développerais pas ici), les spécificités de la Corse (peu de tourisme d’affaire notamment) permettent de lever cet obstacle. Ainsi, la consommation touristique a représenté 20 % du PIB. Au niveau national, la consommation des touristes est incluse dans les exportations.
Pour la consommation publique, en passant par les comptes des administrations publiques locales, on peut estimer que ces dernières ont une consommation finale proche de 800 millions €, soit 10 % du PIB. Au niveau national, la consommation administrations représente 23 % du PIB.
Au final, en sommant ces trois postes de consommation, on arrive déjà à un niveau de 90 % du PIB. Notez aussi, la large domination des ménages résidants dans le niveau de consommation.
Deuxième étage : investissement
Pour les investissements, les investissements privés en 2007 ont déjà été abordés récemment. Le montant est de 650 millions d’euros, soit 9 % du PIB. Or, il n’inclut pas tous, notamment les investissements effectués en direct par les ménages (construction de maisons individuelles). Au niveau national, l’investissement privé total représente environ 18 % du PIB. En Corse, une estimation à partir des données sur les entreprises et les mises en chantier serait plutôt sur du 19 % du PIB (1,4 Md€). Pour les administrations publiques, comme une estimation correcte peut être faite via les comptes des collectivités locales, l’État étant un investisseur direct négligeable. Le montant fut cette année là proche de 400 millions €, soit proche de 5 % du PIB (3% au niveau national).
Au total, l’investissement pèse environ 24 % du PIB. Ce montant est proche de notre estimation précédente.
Enfin, une estimation du déficit des échanges pour la Corse
On arrive donc à une somme de la demande intérieure qui pèse 90 + 25 = 114 % du PIB. Par conséquent, comme PIB = demande intérieure + demande extérieure, ceci nous donne le déficit commercial de la Corse, massif avec 15 % du PIB, soit 1 000 millions d’euros d’importations en plus par rapport aux exportations. Ce montant est toutefois revu à la baisse par rapport à notre précédente estimation. Au niveau national, le solde commercial est aussi déficitaire mais de seulement 2 % du PIB.
Au final, cette évaluation, qui n’a d’autre mérite que de donner des ordres de grandeurs, replace les ménages résidants, responsables de 70 % du PIB via leur consommation et investissements, comme les premiers acteurs économiques. Au-delà l’économie de l’île repose en grande partie sur la consommation. En l’absence de secteur exportateur hors du tourisme, cela a pour conséquence logique un déficit des échanges massif, les importations nécessaires pour couvrir les besoins de consommation et d’investissement (matière première, matériels…) dépassant de loin les capacités exportatrices de l’île. Notez que cela n’a pas empêché la Corse de connaître une croissance forte avant-crise.