Alors que la Grèce s'enfonce un peu plus, de nombreux commentaires ou articles parlent d'exemple islandais ou argentin, y compris dans la blogosphère corse (cf. article récent blog d'Edmond Simeoni).
Ce qui revient souvent est le mythe du défaut tranquille. Les peuples auraient su dire non et refuser de payer, soit pour les banques, soit pour la dette publique. On peut lire notamment dans l'article (contribution extérieure) publié par M. Simeoni : "il a été décidé de ne pas payer la dette qu’elles avaient contractée auprès de banques de Grande Bretagne et de Hollande, dette générée par leur mauvaise politique financière…".
Certes l'Etat islandais a bien laissé faire défaut les trois plus grandes banques du pays (dont la taille était démesurée par rapport au PIB, cf. article rédigé par votre serviteur sur la situation islandaise en 2008 en pièce jointe avec plein de chiffres sur l'économie islandaise et ses banques) mais il est inexact de dire que l'Islande a refusé d’honorer les dettes accumulées. Défaut ne veut pas dire banqueroute.
Pour mémoire (cf. article pour plus de précision), l'Islande est entrée dans la crise financière mondiale en avance. Dès 2006, on peut noter l'apparition d'une série de bulles, avec en premier lieu une bulle du crédit et de la finance (flambée immobilière mais aussi la bourse et croissance sans contrôle des banques, notamment avec des achats d'actifs étrangers).
La surchauffe de l'économie s'est surtout traduite par :
- creusement du déficit de la balance des paiement, risque majeur pour un pays ayant sa propre monnaie ;
- forte inflation et donc une banque centrale qui perd de sa crédibilité ;
- un surendettement pour le secteur privé (ménages et entreprises) et des banques, seul l'Etat étant épargné.
Quand les banques ont été acculées au défaut en 2008, plus personne ne souhaitant leur fournir la liquidité nécessaire pour continuer à fonctionner, la crise financière dégénère en crise de change et donc crise économique majeure. La devise nationale (couronne islandaise) s'effondrant, l'inflation explose et, double peine, la charge d'intérêt des ménages s'envole (la norme étant un crédit à taux variable indexé sur l'inflation).
Pour éviter la catastrophe, avec l'aide du FMI (2,1 milliards de dollars soit près de 20 % du PIB - edit : erreur corrigée sur le %), des Etats nordiques et de la Pologne, l'Etat islandais a décidé de nationaliser et de recapitaliser les 3 grandes banques mais aussi de rétablir le contrôle des capitaux pour stopper l’effondrement de la couronne. La banque centrale locale a agit pour réduire l'inflation en relevant rapidement ses taux directeur jusqu'à plus de 18 % en fin 2008 (record absolu pour un pays développé).
Il est exact de dire que les Islandais ont refuser de nationaliser les pertes et de payer pour tout via les finances publiques. Mais, en fait, les dettes des banques vis-à-vis des créanciers étrangers ont été réglées en vendant les actifs (filiales, actions etc.). Malgré cela, il a tout de même fallut recapitaliser lourdement ce qui restait pour stabiliser le système financier. Le sauvetage des banques a été très coûteux pour les finances publiques (plus de 30 % du PIB) mais cela a stoppé la crise.
Les Islandais ont donc payé très cher et continue de le faire (austérité budgétaire liée à l'explosion de la dette publique). Sans l'aide du FMI et des pays proches, cela aurait été impossible car personne d'autre n'aurait prêter à l'Etat les milliards nécessaires à la recapitalisation. De plus, le FMI a été très souple avec l'Islande, permettant de différer l'austérité budgétaire pour amortir la crise mais aussi admettant le rétablissement du contrôle des capitaux.
En fait, le principal problème à l'étranger ne concerne pas les créanciers mais les déposants britanniques et néerlandais qui avaient fait confiance à Icesave (filiale d'une des 3 banques). Le mode de sauvetage a en fait floué des épargnants européens...
Ce qui revient souvent est le mythe du défaut tranquille. Les peuples auraient su dire non et refuser de payer, soit pour les banques, soit pour la dette publique. On peut lire notamment dans l'article (contribution extérieure) publié par M. Simeoni : "il a été décidé de ne pas payer la dette qu’elles avaient contractée auprès de banques de Grande Bretagne et de Hollande, dette générée par leur mauvaise politique financière…".
Certes l'Etat islandais a bien laissé faire défaut les trois plus grandes banques du pays (dont la taille était démesurée par rapport au PIB, cf. article rédigé par votre serviteur sur la situation islandaise en 2008 en pièce jointe avec plein de chiffres sur l'économie islandaise et ses banques) mais il est inexact de dire que l'Islande a refusé d’honorer les dettes accumulées. Défaut ne veut pas dire banqueroute.
Pour mémoire (cf. article pour plus de précision), l'Islande est entrée dans la crise financière mondiale en avance. Dès 2006, on peut noter l'apparition d'une série de bulles, avec en premier lieu une bulle du crédit et de la finance (flambée immobilière mais aussi la bourse et croissance sans contrôle des banques, notamment avec des achats d'actifs étrangers).
La surchauffe de l'économie s'est surtout traduite par :
- creusement du déficit de la balance des paiement, risque majeur pour un pays ayant sa propre monnaie ;
- forte inflation et donc une banque centrale qui perd de sa crédibilité ;
- un surendettement pour le secteur privé (ménages et entreprises) et des banques, seul l'Etat étant épargné.
Quand les banques ont été acculées au défaut en 2008, plus personne ne souhaitant leur fournir la liquidité nécessaire pour continuer à fonctionner, la crise financière dégénère en crise de change et donc crise économique majeure. La devise nationale (couronne islandaise) s'effondrant, l'inflation explose et, double peine, la charge d'intérêt des ménages s'envole (la norme étant un crédit à taux variable indexé sur l'inflation).
Pour éviter la catastrophe, avec l'aide du FMI (2,1 milliards de dollars soit près de 20 % du PIB - edit : erreur corrigée sur le %), des Etats nordiques et de la Pologne, l'Etat islandais a décidé de nationaliser et de recapitaliser les 3 grandes banques mais aussi de rétablir le contrôle des capitaux pour stopper l’effondrement de la couronne. La banque centrale locale a agit pour réduire l'inflation en relevant rapidement ses taux directeur jusqu'à plus de 18 % en fin 2008 (record absolu pour un pays développé).
Il est exact de dire que les Islandais ont refuser de nationaliser les pertes et de payer pour tout via les finances publiques. Mais, en fait, les dettes des banques vis-à-vis des créanciers étrangers ont été réglées en vendant les actifs (filiales, actions etc.). Malgré cela, il a tout de même fallut recapitaliser lourdement ce qui restait pour stabiliser le système financier. Le sauvetage des banques a été très coûteux pour les finances publiques (plus de 30 % du PIB) mais cela a stoppé la crise.
Les Islandais ont donc payé très cher et continue de le faire (austérité budgétaire liée à l'explosion de la dette publique). Sans l'aide du FMI et des pays proches, cela aurait été impossible car personne d'autre n'aurait prêter à l'Etat les milliards nécessaires à la recapitalisation. De plus, le FMI a été très souple avec l'Islande, permettant de différer l'austérité budgétaire pour amortir la crise mais aussi admettant le rétablissement du contrôle des capitaux.
En fait, le principal problème à l'étranger ne concerne pas les créanciers mais les déposants britanniques et néerlandais qui avaient fait confiance à Icesave (filiale d'une des 3 banques). Le mode de sauvetage a en fait floué des épargnants européens...